Twilight instrumental
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I always wanted a music blog. (On Spotify as Will Schofield.)
Tuesday, April 20, 2010
Epiphany is hard Labour too #42
La dématérialisation est la grammaire contemporaine pour traiter ce qu’autrefois on appela peinture.
Ulrike Bolenz peint cela.
Il ne s’agit plus au XXIè siècle de peindre l’homme ontologique, la femme ontologique ou ses qualités éternelles (l’Amour, la Melancholia, le Pêché, etc) mais de montrer ce qu’il en reste à ce jour globalisé: ce que la suisse Rist Pipilotti dans une installation imposa en grand à Times Square en 2000, à savoir un corps prisonnier du media (sa vidéo montrait son visage coincé contre l’écran géant qui surplombait les traces laissées sur la ville par les autres annonces marchandes).
Le néant que maîtrisait la religion ou le paternalisme, on le sait, a cédé la place à l’infini que la technologie essaye maintenant d’habiter.
La solitude est dans ce nouvel étau.
Ulrike Bolenz l’enregistre.
La science-fiction l'a fait il y a déjà longtemps; mais il ne s'agit pas d'imaginer, il s'agit de montrer.
On a alors le choix: on peut continuer à peindre le néant, son organisme, ses mouvements comme s’y attache le français Pierre Soulage; on peut considérer la technologie humanisée de demain, à la manière du cloaqua du belge Wim Delvoye. Ou bien choisit-on comme l’allemand Ulrike Bolenz de se pencher sur le malaise de cet homme technologisé.
L’artiste allemand l’isole et l’expose.
Ses corps sont pris dans les rets de cette solitude technologique; ils se débatent avec leur destin d’hologrammes.
Il leur arrive de danser sur ce sort.
Le plus souvent ça ne danse pas et de la chair coule dans les matières transparentes de verre et de plexiglasse.
L’ontologie n’a finalement pas disparu: les corps sont académiques, le narcissisme n’est pas invité, c'est de la majuscule dont on traite ici, de l'Homme, et à y regarder de plus près on finit par deviner ce que l’hologramme n’étouffe pas derrière le verre et le plexiglasse d’Ulrike Bolenz: précisément que la chair ne se laisse pas faire et que la messe n'est pas encore dite.
(Bruxelles, gallerie Libre Cours, 23 avril/29 mai 2010)
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