Friday, August 6, 2010

Homo Touristicus in il museo permanente della globalizzazzione #4

Oui je suis un nègre-tempête
Un nègre racine d'arc-en-ciel
Mon coeur se serre comme un poing
Pour frapper au visage les faux dieux
Au bout de ma tristesse
Il y a des griffes qui poussent
Je fais sauter mes ténèbres
En mille matins de lions.
La foudre sur vos toits, c'est moi!
Le vent qui brise tout, c'est moi!
Le virus qui ne pardonne pas, c'est moi!
Les désastres à la Bourse, c'est moi!
De bon coeur mon soleil signe tous vos fléaux!
Je suis une petite fille
Qui traverse un torrent de fiel
Chaque matin pour se rendre à l'école!
Et tel le pasteur noir qui remue
Les cendres encore vives de son église
Je remue les légendes de ma vie
Je ne bâtirai pas de nouveau temple
Je fais sauter ma peur
Je fais exploser ma biologie
En pluie d'étoiles sur vos têtes
Vos chiens je suis venu les empailler
Je suis venu empailler vos lois féroces
Je vais garder dans l'alcool vos prières
Vos ruses vos tabous vos histoires de blancs!
Et la couronne d'épines dont vous êtes si fiers
Je la pose sur la tête de mon ours savant
Tous les deux nous monterons
Dans le prochain avion pour Londres
Paris Rome Madrid Lisbonne Bruxelles
Toronto Los Angeles Miami Le Cap Sydney
Le monde verra ce que vous avez fait
De l'homme qui pleurait sous les oliviers!

René Depestre, Un arc-en-ciel pour l'Occident chrétien, Prélude (1967).

(In apparence, an American answer to René Depestre from Glenn Ligon, Gold No Room #40, 2007 - as currently displayed in Santiago de Compostella in the 'Black Atlantic' exhibition of the modern art museum. The Depestre's strength is obviously in the transcendance of his geography and in his claimed position of a lucid but unified history; this strength mainly roots in poetry; this strength was contained and promised in the French-speaking artistic movement of 'Négritude' in the 30's which was hardly transposable and transposed in the USA. To be a 'nègre-tempête' (literaly a 'storm-niger') is rooted in the Antilles islands but offers a universal condition, even after 1967; that is clearly what Glenn Ligon in his painting reports to be impossible to experience in the US, even in 2007.)

It is time to take a Rabelaisian break: Brusqu'elles is on vacation for the rest of the month.
See you all in September,
Pax tecum,
B.(Pictures: Brusqu'elles, Galicia, Spain; Gent, Belgium; Galicia, Spain)

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